Débat plus passionné que passionnant auquel j’avais du faire face lors d’une de mes conférences: le Saint-amandois est-il en Berry ou en Bourbonnais?
Chaque camp, voire clan, avait ses arguments. Une mise au point objective a permis de mettre tout le monde d’accord. En voici le résumé.
Aujourd’hui, on a tendance à simplifier la géographie régionale en plaçant le Cher et l’Indre en Berry, et l’Allier en Bourbonnais.
carte de 1619
De la période antique à la fin du Moyen-âge, le Bourbonnais n’a aucune existence concrète. La seule unité territoriale connue est le diocèse de Bourges, dont les limites débordent au sud sur l’Allier et la Creuse, et au nord sur le Loir-et-Cher. Les seigneurs de Bourbon avouent eux-mêmes être chevaliers du Berry. Il faut attendre la Guerre de 100 ans pour que l’ancienne seigneurie des Bourbons, connue depuis la fin du Xe siècle, acquière le titre de duché, se distinguant de des voisins du Berry, du Nivernais et d’Auvergne. Les limites septentrionales de ce duché se confondent plus ou moins avec le territoire de l’ancienne seigneurie de Charenton, alliée et vassale de Bourbon depuis probablement le XIIe siècle.
La région de Saint-Amand-Montrond est à partir de cette époque clairement située en Bourbonnais. Culan, Lignières, Châteauneuf et Dun-le-Roi sont en Berry, mais Baugy, Raymond, Nérondes et la Guerche sont soumises aux droit et coutumes du duché de Bourbon. La division départementale produite par la Révolution n’a aucun sens en terme de partage des anciennes provinces.
La seigneurie de Meslon et sa voisine d’Ainay-le-Vieil peuvent donc être considérées, selon l’époque sur laquelle on se penche, comme du Berry ou du Bourbonnais.
carte de 1631
Moins “typé” que le Berry gravitant autour de Bourges et Châteauroux, villes ayant une personnalité diocésaine, politique ou patrimoniale très forte, le Bourbonnais peut être plus difficile à cerner pour des lecteurs peu avertis et trompés par le destin royal suivi jusqu’à nos jours par la dernière famille ayant régné sur la province.
Les cartes qui illustrent ce billet proviennent du très beau site de la Bibliothèque nationale, Gallica.
© Olivier Trotignon 2012