L’un des plus célèbres sites préhistoriques de la vallée du Cher, le Camp de César, sur la commune de La Groutte, a été fouillé dans les années 60-70 par une équipe saint-amandoise pilotée par le préhistorien Émile Hugoniot.
Parmi le riche mobilier retrouvé dans les fossés du rempart néolithique ont été identifiées de nombreuses céramiques chasséennes, cuites par les potiers préhistoriques il y a environ 6000 ans. L’environnement calcaire du plateau où les hommes de la préhistoire avaient fondé leur village a assuré une bonne conservation des objets.
Une des spécificités de la culture chasséenne est d’avoir produit des décors sur ses poteries. Au Camp de César, les artisans céramistes n’ont pas fait exception à la règle et ont gravé, eux aussi, des figures géométriques sur leurs pots.
Deux techniques étaient alors employées. La gravure dans l’argile malléable avant cuisson, qui se reconnaît aux lèvres évasées des traits aux sillons assez profonds. Les figures en pointillés étaient aussi exécutées avant la mise au four.
La gravure après cuisson, par grattage de la surface des poteries avec des pointes qu’on suppose avoir été en silex. Avec ce savoir-faire, les artisans produisaient des décors beaucoup plus fins qu’avec la méthode précédente. La culture chasséenne n’a pas produit de dessins anthropomorphes ou figuratifs comme les néolithiques du Sahara, des Alpes ou des zones mégalithiques de Bretagne ou d’Irlande.
Tous les spécialistes des civilisations agricoles et pastorales de la fin de la Préhistoire connaissent l’importance du gisement du Camp de César et les immenses possibilités à venir de ce site -seule une petite section du rempart a été fouillée, il reste donc des choses extraordinaires à y découvrir- mais il n’est pas sûr que toutes les personnes sensibles à la question culturelle dans la région connaissent vraiment la stature exceptionnelle du site.
Les quelques photographies, prises rapidement et sans possibilité de disposer d’un éclairage adapté représentent quelques uns des objets exposés au musée de Saint-Amand-Montrond. Pour les professionnels, les rapports de fouilles sont à consulter auprès de DRAC-Centre.