La petite église romane de Coust se distingue peu dans le paysage monumental de la région. Comme pour beaucoup d’autres sanctuaires ruraux, les concepteurs de ce monument ont été au plus simple, faute certainement de moyens. Sa visite permet toutefois de découvrir un élément d’art funéraire assez rare: une pierre tombale médiévale anépigraphe mais blasonnée.
La plaque se trouve incorporée dans le massif de maçonnerie surélevant l’autel par rapport à la nef. On pense à un réemploi, sans qu’il soit possible de dire si la sépulture qu’elle couvrait était à l’origine dans ou à l’extérieur de l’église. Ce remaniement l’a placée sur le passage vers l’autel, ce qui a provoqué son usure et la disparition d’une partie du motif.
Cette dalle chevaleresque porte encore les restes d’un blason, qu’un bon dessinateur pourrait sûrement restituer sans problème, tant il reste de lignes lisibles, et la gravure d’une épée à une main ressemblant aux modèles régionaux sculptés aux cotés de gisants du XIIIe. Ceci n’est qu’un indice de datation, le trait pouvant être plus récent (les motifs complexes comme celui qu’on devine étant souvent tardifs).
Il est difficile de se prononcer sur le titulaire de ces armoiries, de toute évidence un noble du secteur. Coust compte sur son territoire plusieurs vestiges d’ouvrages militaires médiévaux, mal connus pour la période féodale.
J’ai, même si le résultat est maladroit, rehaussé les traits perceptibles sur ma photographie d’origine, pour rendre l’illustration plus parlante. L’idéal serait de pouvoir accéder à l’église, souvent close, et de procéder à un relevé sur la pierre.
© Olivier Trotignon 2013